Imaginez-vous dans une salle comble, avec des centaines de spécialistes du marketing du monde entier qui ruminent la même question: «Où l’intelligence artificielle nous mènera-t-elle?». Plus qu’une simple conférence, MAICON 2024 a été un véritable voyage dans le temps. Pendant trois jours, on a vu l’avenir se dessiner sous nos yeux.
Ce qui m’a le plus frappé cette année, c’est la vitesse à laquelle le changement se produit. On n’aura pas le luxe de s’adapter tranquillement… Ce qui était attendu l’an dernier lors de la conférence de 2023 s’est déjà produit, et deux fois plus rapidement que prévu. Chose certaine, c’est que l’IA ne se déplace pas en bus, mais en jet.
Ce que MAICON nous a offert, c’est une chance rare d’apercevoir ce qui s’en vient, de regarder à travers cette petite fenêtre ouverte sur l’avenir et de comprendre l’ampleur de ce qui nous attend.
Jour 1: l’avenir de l’humanité à travers la lucarne de l’IA
La conférence d’ouverture de Paul Roatzer, Road to AGI, a bien installé l’ambiance générale de l’événement. Cette conférence sur le potentiel de l’intelligence artificielle générale m’a fait réfléchir à des questions existentielles sur la vie et l’avenir de l’humanité. Je pense au monde de demain, à ce qu’il réserve à mes filles et à leurs propres enfants. Est-il trop tard pour décélérer? Devrions-nous adopter un plan de décroissance pour limiter les dégâts ou, au contraire, accélérer ce développement technologique qui pourrait un jour sauver l’humanité? Est-ce qu’on fait preuve de prudence ou on joue le tout pour le tout? Toutes ces questions ont hanté ma nuit d’insomnie dans le lit trop mou du Hyatt Arcade de Cleveland.
Jour 2: de révolution en révolution
La double dose d’expresso du charmant Rising Star Coffee m’a remis sur pied le lendemain. La journée a commencé avec une présentation captivante de Mike Walsh explorant l’hypothèse de la cinquième révolution industrielle. Le PDG de Tomorrow a abordé les dernières percées de l’IA et leur utilisation aux quatre coins de la planète, tout en soutenant le parallèle avec la révolution industrielle de la fin du XVIIIe siècle. Enthousiasme, espoir, peur, incertitude… bref, une montagne russe d’émotions comparable à mon voyage en tramway entre l’aéroport et le centre-ville de Cleveland!
Même si j’ai particulièrement aimé les conférences à saveur théorique, certaines présentations axées sur la pratique m’ont aussi interpellé. L’IA a déjà sa place dans le monde du travail. Cette année chez Spritz, nous avons testé de nombreux outils dans le but d’améliorer nos processus, mais le bilan est nuancé: beaucoup de temps et d’argent investis, sans résultats concrets. Pour cette raison, j’ai trouvé la conférence de Keith Morey, très pertinente. Sous forme d’études de cas, le fondateur et PDG de L2Digital nous a montré que l’investissement dans des outils d’automatisation comme Make.io en association avec l’IA pouvait bel et bien être rentable.
Jour 3: l’IA en accéléré
La dernière conférence à laquelle j’ai assisté est celle de Mike Kaput: 30 AI tools in 30 Minutes. Comme son nom l’indique, cette présentation promettait un tour d’horizon en accéléré des principaux outils d’IA actuels. Si la dernière mouture de cette conférence m’avait branché, celle-ci m’a fait décrocher. Pourquoi? Parce qu’au cours de la dernière année, j’ai testé une quinzaine d’outils censés révolutionner mon quotidien, et qu’après avoir dépensé une fortune en licences et en temps, j’en ai abandonné la grande majorité. Les logiciels-services (SaaS) qu’on nous propose sont loin d’être miraculeux, et les entreprises qui en font la promotion en les qualifiant d’outils d’IA ne nous vendent pas des solutions concrètes, mais du rêve. Oui, du rêve! Je ne doute pas une seconde qu’un jour on y sera, mais pour l’instant, ces outils ne sont pas au point.
À quoi s’attendre
À très court terme, qu’est-ce que l’intelligence artificielle va changer dans le monde des affaires? Pour les spécialistes en marketing, l’IA n’est pas une nouveauté. Que ce soit sur Google ou Facebook, les algorithmes optimisent déjà nos campagnes publicitaires avec une efficacité et une efficience nettement supérieures à celles de nos gestionnaires. L’IA a donc déjà fait ses preuves; c’est maintenant aux spécialistes de choisir les processus à optimiser. Less is more, comme on dit en anglais. C’est en se concentrant sur l’essentiel qu’on peut augmenter notre rendement!
Pour l’heure, nous sommes donc encore essentiels, mais que ferons-nous dans cinq ans, quand l’IA aura mûri? La réponse est qu’il faut dès maintenant miser sur l’expérience client. Les agences doivent exceller sur le plan de la créativité, du service à la clientèle et de la confiance qu’elles inspirent à leurs clients. C’est dans ces relations humaines que réside notre avenir.
Alors maintenant, au travail!* Ce texte a été partiellement rédigé par mon doppelgänger numérique. Merci pour les conseils, Andrew Davis!